Le Loup et l'Agneau
L'histoire
La raison du plus fort est toujours la meilleure :
Nous l'allons montrer tout à l'heure.
Un Agneau se désaltérait
Dans le courant d'une onde pure.
Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure,
Et que la faim en ces lieux attirait.
Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
Dit cet animal plein de rage :
Tu seras châtié de ta témérité.
— Sire, répond l'Agneau, que votre Majesté
Ne se mette pas en colère ;
Mais plutôt qu'elle considère
Que je me vas désaltérant
Dans le courant,
Plus de vingt pas au-dessous d'Elle,
Et que par conséquent, en aucune façon,
Je ne puis troubler sa boisson.
— Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,
Et je sais que de moi tu médis l'an passé.
— Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ?
Reprit l'Agneau, je tette encor ma mère.
— Si ce n'est toi, c'est donc ton frère.
— Je n'en ai point.
— C'est donc quelqu'un des tiens :
Car vous ne m'épargnez guère,
Vous, vos bergers, et vos chiens.
On me l'a dit : il faut que je me venge.
Là-dessus, au fond des forêts
Le Loup l'emporte, et puis le mange,
Sans autre forme de procès.
Nous l'allons montrer tout à l'heure.
Un Agneau se désaltérait
Dans le courant d'une onde pure.
Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure,
Et que la faim en ces lieux attirait.
Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
Dit cet animal plein de rage :
Tu seras châtié de ta témérité.
— Sire, répond l'Agneau, que votre Majesté
Ne se mette pas en colère ;
Mais plutôt qu'elle considère
Que je me vas désaltérant
Dans le courant,
Plus de vingt pas au-dessous d'Elle,
Et que par conséquent, en aucune façon,
Je ne puis troubler sa boisson.
— Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,
Et je sais que de moi tu médis l'an passé.
— Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ?
Reprit l'Agneau, je tette encor ma mère.
— Si ce n'est toi, c'est donc ton frère.
— Je n'en ai point.
— C'est donc quelqu'un des tiens :
Car vous ne m'épargnez guère,
Vous, vos bergers, et vos chiens.
On me l'a dit : il faut que je me venge.
Là-dessus, au fond des forêts
Le Loup l'emporte, et puis le mange,
Sans autre forme de procès.
Jean de La Fontaine, Les fables de La Fontaine, ill. Thomas Tessier
Découvrir
1.
Le loup
Le loup
Depuis toujours, l'homme est à la fois terrorisé et fasciné par le loup. Cet animal, à qui l'on a fait à tort une réputation de tueur, a beaucoup de points communs avec l'espèce humaine. Car comme les hommes, les loups vivent en groupe hiérarchisé et communiquent à travers un riche répertoire de signaux. Malheureusement, le loup a été systématiquement chassé au point qu'il a disparu dans de nombreux pays d'Europe. C'est d'ailleurs maintenant une espèce protégée que l'on réintroduit dans certaines régions montagneuses. Il est plus répandu en Europe de l'Est et vit dans les forêts et les zones semi-désertiques.
La meute est dirigée par un couple dominant qui est le seul à se reproduire. Une fois par an, la louve donne naissance à une portée de 5 à 7 petits. Les deux parents nourrissent les louveteaux. La chasse se fait en meute. Cerfs, chevreuils et lapins en sont les victimes. Mais il s'agit presque toujours d'animaux affaiblis, malades ou très jeunes.
Parmi les signaux utilisés pour communiquer, il y a les grondements, les aboiements, les cris plaintifs et les hurlements. Les mouvements (de queue, d'oreilles) et les attitudes sont aussi essentiels. Par exemple, le loup dominant marque son autorité en feignant de mordre le cou du subordonné.
Il y a très longtemps, les hommes ont domestiqué le loup (probablement en élevant des louveteaux dont la mère avait été tuée par des chasseurs) et créé ainsi les nombreuses races de chien qui existent de nos jours.
La meute est dirigée par un couple dominant qui est le seul à se reproduire. Une fois par an, la louve donne naissance à une portée de 5 à 7 petits. Les deux parents nourrissent les louveteaux. La chasse se fait en meute. Cerfs, chevreuils et lapins en sont les victimes. Mais il s'agit presque toujours d'animaux affaiblis, malades ou très jeunes.
Parmi les signaux utilisés pour communiquer, il y a les grondements, les aboiements, les cris plaintifs et les hurlements. Les mouvements (de queue, d'oreilles) et les attitudes sont aussi essentiels. Par exemple, le loup dominant marque son autorité en feignant de mordre le cou du subordonné.
Il y a très longtemps, les hommes ont domestiqué le loup (probablement en élevant des louveteaux dont la mère avait été tuée par des chasseurs) et créé ainsi les nombreuses races de chien qui existent de nos jours.
2.
L'agneau et sa famille
L'agneau et sa famille
L'agneau est le petit de la brebis et du bélier. On parle plus souvent de moutons, qui sont les béliers castrés.
Le mouton est la première race d'animaux d'élevage qui a été domestiquée par l'homme, il y a 8 ou 9 000 ans.
Il existe environ 450 races de moutons issues des mouflons sauvages dont elles ont hérité la rusticité. Cependant, la sélection que les hommes ont pratiquée a permis de créer des races qui pour certaines vont parfaitement s'adapter au climat humide et froid, tandis que d'autres ne pourront vivre qu'en milieu chaud et sec.
Des races ont été sélectionnées pour leur viande, d'autres pour leur lait, et d'autres encore pour la laine, comme les moutons mérinos. Car depuis longtemps, on a cherché à obtenir des moutons à toison épaisse qui pousse en continu, sans poil de jarre, long poil qui recouvre le sous-poil et qui protège des intempéries.
Des brebis sont plus spécialement élevées pour leur lait, comme les brebis Lacaune à l'origine du fromage de Roquefort.
Le mouton est la première race d'animaux d'élevage qui a été domestiquée par l'homme, il y a 8 ou 9 000 ans.
Il existe environ 450 races de moutons issues des mouflons sauvages dont elles ont hérité la rusticité. Cependant, la sélection que les hommes ont pratiquée a permis de créer des races qui pour certaines vont parfaitement s'adapter au climat humide et froid, tandis que d'autres ne pourront vivre qu'en milieu chaud et sec.
Des races ont été sélectionnées pour leur viande, d'autres pour leur lait, et d'autres encore pour la laine, comme les moutons mérinos. Car depuis longtemps, on a cherché à obtenir des moutons à toison épaisse qui pousse en continu, sans poil de jarre, long poil qui recouvre le sous-poil et qui protège des intempéries.
Des brebis sont plus spécialement élevées pour leur lait, comme les brebis Lacaune à l'origine du fromage de Roquefort.
3.
Prédateurs et proies
Prédateurs et proies
Dans la nature, des animaux servent de nourriture à d'autres. Les mangeurs sont les prédateurs, les mangés, les proies. Le prédateur est celui qui se nourrit aux dépens d'autres animaux. La gazelle est une proie pour le prédateur qui est le lion, ou plutôt la lionne. La lutte est donc incessante : les prédateurs cherchent des proies et celles-ci font tout leur possible pour ne pas être mangées.
Certains animaux doivent s'alimenter tous les jours et une grande partie de leur temps est consacrée à la recherche de proies. D'autres peuvent vivre plusieurs jours sans s'alimenter, si de temps en temps ils font un bon repas. D'autres encore font des réserves. Un léopard qui a tué une antilope en consomme une partie et hisse la carcasse dans un arbre pour la terminer les jours suivants.
On rencontre parfois des pratiques étonnantes ! Certaines fourmis, par exemple, élèvent des pucerons pour en recueillir le liquide qu'il sécrète (appelé miellat) et dont elles sont très friandes.
Certains animaux doivent s'alimenter tous les jours et une grande partie de leur temps est consacrée à la recherche de proies. D'autres peuvent vivre plusieurs jours sans s'alimenter, si de temps en temps ils font un bon repas. D'autres encore font des réserves. Un léopard qui a tué une antilope en consomme une partie et hisse la carcasse dans un arbre pour la terminer les jours suivants.
On rencontre parfois des pratiques étonnantes ! Certaines fourmis, par exemple, élèvent des pucerons pour en recueillir le liquide qu'il sécrète (appelé miellat) et dont elles sont très friandes.
Le jeu
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La raison du plus fort est toujours la meilleure :
Nous l'allons montrer tout à l'heure.
Un Agneau se désaltérait
Dans le courant d'une onde pure.
Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure,
Et que la faim en ces lieux attirait.
Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
Dit cet animal plein de rage :
Tu seras châtié de ta témérité.
— Sire, répond l'Agneau, que votre Majesté
Ne se mette pas en colère ;
Mais plutôt qu'elle considère
Que je me vas désaltérant
Dans le courant,
Plus de vingt pas au-dessous d'Elle,
Et que par conséquent, en aucune façon,
Je ne puis troubler sa boisson.
— Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,
Et je sais que de moi tu médis l'an passé.
— Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ?
Reprit l'Agneau, je tette encor ma mère.
— Si ce n'est toi, c'est donc ton frère.
— Je n'en ai point.
— C'est donc quelqu'un des tiens :
Car vous ne m'épargnez guère,
Vous, vos bergers, et vos chiens.
On me l'a dit : il faut que je me venge.
Là-dessus, au fond des forêts
Le Loup l'emporte, et puis le mange,
Sans autre forme de procès.
Nous l'allons montrer tout à l'heure.
Un Agneau se désaltérait
Dans le courant d'une onde pure.
Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure,
Et que la faim en ces lieux attirait.
Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
Dit cet animal plein de rage :
Tu seras châtié de ta témérité.
— Sire, répond l'Agneau, que votre Majesté
Ne se mette pas en colère ;
Mais plutôt qu'elle considère
Que je me vas désaltérant
Dans le courant,
Plus de vingt pas au-dessous d'Elle,
Et que par conséquent, en aucune façon,
Je ne puis troubler sa boisson.
— Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,
Et je sais que de moi tu médis l'an passé.
— Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ?
Reprit l'Agneau, je tette encor ma mère.
— Si ce n'est toi, c'est donc ton frère.
— Je n'en ai point.
— C'est donc quelqu'un des tiens :
Car vous ne m'épargnez guère,
Vous, vos bergers, et vos chiens.
On me l'a dit : il faut que je me venge.
Là-dessus, au fond des forêts
Le Loup l'emporte, et puis le mange,
Sans autre forme de procès.
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La raison du plus fort est toujours la meilleure :
Nous l'allons montrer tout à l'heure
Un Agneau se désaltérait dans le courant d'une onde pure.
Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure,
Et que la faim en ces lieux attirait.
Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
Dit cet animal plein de rage :
Tu seras châtié de ta témérité.
— Sire, répond l'Agneau,
Que votre Majesté ne se mette pas en colère ;
Mais plutôt qu'elle considère
Que je me vas désaltérant, dans le courant,
Plus de vingt pas au-dessous d'Elle,
Et que par conséquent, en aucune façon,
Je ne puis troubler sa boisson.
— Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,
Et je sais que de moi tu médis l'an passé
— Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ?
Reprit l'Agneau, je tette encor ma mère.
— Si ce n'est toi, c'est donc ton frère.
— Je n'en ai point.
— C'est donc quelqu'un des tiens :
Car vous ne m'épargnez guère,
Vous, vos bergers, et vos chiens.
On me l'a dit : il faut que je me venge.
Là-dessus, au fond des forêts
Le Loup l'emporte, et puis le mange,
Sans autre forme de procès.
FIN !
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