Le Héron
L'histoire
Le Héron au long bec emmanché d'un long cou.
Il côtoyait une rivière.
L'onde était transparente ainsi qu'aux plus beaux jours ;
Ma commère la carpe y faisait mille tours
Avec le brochet son compère.
Le Héron en eût fait aisément son profit :
Tous approchaient du bord, l'oiseau n'avait qu'à prendre ;
Mais il crut mieux faire d'attendre
Qu'il eût un peu plus d'appétit.
Il vivait de régime, et mangeait à ses heures.
Après quelques moments l'appétit vint : l'oiseau
S'approchant du bord vit sur l'eau
Des Tanches qui sortaient du fond de ces demeures.
Le mets ne lui plut pas ; il s'attendait à mieux
Et montrait un goût dédaigneux
Comme le rat du bon Horace.
Moi des Tanches ? dit-il, moi Héron que je fasse
Une si pauvre chère ? Et pour qui me prend-on ?
La Tanche rebutée il trouva du goujon.
Du goujon ! c'est bien là le dîner d'un Héron !
J'ouvrirais pour si peu le bec ! aux Dieux ne plaise !
Il l'ouvrit pour bien moins : tout alla de façon
Qu'il ne vit plus aucun poisson.
La faim le prit, il fut tout heureux et tout aise
De rencontrer un limaçon.
Ne soyons pas si difficiles :
Les plus accommodants ce sont les plus habiles :
On hasarde de perdre en voulant trop gagner,
Gardez-vous de rien dédaigner ;
Surtout quand vous avez à peu près votre compte.
Bien des gens y sont pris ; ce n'est pas aux Hérons
Que je parle ; écoutez, humains, un autre conte ;
Vous verrez que chez vous j'ai puisé ces leçons.
Jean de La Fontaine, Les fables de La Fontaine, ill. Thomas Tessier
Découvrir
1.
Le héron
Le héron
Parmi les diverses espèces de hérons (hérons, butors, aigrettes…), l'une des plus connues est le héron cendré. Comme tous les hérons, il se caractérise par un long bec, un long cou sinueux et de hautes pattes. Ces pattes, prolongées par des doigts longs et fins leur permettent de marcher et passer de longs moments au sol ou perchés dans des arbres. Mais ils volent aussi très bien ; certaines espèces migrent d'ailleurs dans des régions plus chaudes l'hiver.
Leur plumage possède une particularité : le duvet à poudre. Sur certaines parties du corps (poitrine, croupion), se trouve un duvet qui se désagrège sous forme de poudre. Le héron enduit ses plumes de cette sorte de talc avec un des doigts dont la griffe est en forme de peigne. Il la répartit sur l'ensemble de son plumage pour l'entretenir.
Ces oiseaux aquatiques se nourrissent de poissons, de grenouilles, de petits oiseaux, qu'ils harponnent avec leur bec aussi tranchant qu'un poignard. Ils consomment aussi des insectes, des crustacés et des mollusques.
Ils vivent en colonies et construisent de grands nids dans les arbres pour les couvées. Les œufs (entre 2 et 7) donnent naissance à des oisillons qui restent au nid pendant 1 à 2 mois. Ils consomment de la nourriture régurgitée par les parents et une très forte compétition s'instaure entre les petits. Les plus faibles sont éliminés par les plus forts qui ont réussi à s'approprier plus de nourriture.
Les hérons cendrés s'adaptent facilement à différents milieux pourvu qu'il y ait de l'eau. Ils peuvent s'installer par exemple dans les parcs urbains. Si certaines espèces ont failli être décimées à cause de la beauté de leurs plumes (les aigrettes notamment), le héron cendré est souvent chassé à cause de son importante consommation de poissons et des dégâts qu'il est supposé leur causer.
Leur plumage possède une particularité : le duvet à poudre. Sur certaines parties du corps (poitrine, croupion), se trouve un duvet qui se désagrège sous forme de poudre. Le héron enduit ses plumes de cette sorte de talc avec un des doigts dont la griffe est en forme de peigne. Il la répartit sur l'ensemble de son plumage pour l'entretenir.
Ces oiseaux aquatiques se nourrissent de poissons, de grenouilles, de petits oiseaux, qu'ils harponnent avec leur bec aussi tranchant qu'un poignard. Ils consomment aussi des insectes, des crustacés et des mollusques.
Ils vivent en colonies et construisent de grands nids dans les arbres pour les couvées. Les œufs (entre 2 et 7) donnent naissance à des oisillons qui restent au nid pendant 1 à 2 mois. Ils consomment de la nourriture régurgitée par les parents et une très forte compétition s'instaure entre les petits. Les plus faibles sont éliminés par les plus forts qui ont réussi à s'approprier plus de nourriture.
Les hérons cendrés s'adaptent facilement à différents milieux pourvu qu'il y ait de l'eau. Ils peuvent s'installer par exemple dans les parcs urbains. Si certaines espèces ont failli être décimées à cause de la beauté de leurs plumes (les aigrettes notamment), le héron cendré est souvent chassé à cause de son importante consommation de poissons et des dégâts qu'il est supposé leur causer.
2.
La vie dans les étangs
La vie dans les étangs
Les étangs et leurs rives constituent un milieu très riche abritant de nombreuses espèces animales. Mais c'est un milieu fragile qu'il faut protéger. Si les eaux sont polluées, les poissons se raréfient, voire disparaissent et s'il n'y a plus de poissons, il n'y a plus non plus d'oiseaux qui s'en nourrissent.
Parmi les poissons qui vivent dans les étangs, on peut citer la carpe, la perche, le brochet… Des crustacés et mollusques peuvent aussi s'y rencontrer comme les écrevisses et les limnées. Les écrevisses turques et américaines, importées au xxe siècle ont remplacé les écrevisses d'origine. Les limnées sont des escargots d'eau douce qui, bien qu'ils vivent sous l'eau, doivent remonter régulièrement à la surface pour respirer.
Les étangs sont indispensables à la vie et à la reproduction de nombreux insectes. Leur larve vit sous l'eau, comme celle de la libellule qui passe 2 à 3 ans au fond de l'étang avant de se transformer en un bel insecte volant. Le gerris, qui ressemble à un grand moustique, vit à la surface de l'eau comme certaines punaises à la recherche d'autres insectes pour se nourrir.
Si des oiseaux apprécient le bord des étangs, c'est parce qu'ils constituent pour eux une source abondante de nourriture. C'est le cas du martin-pêcheur, petit oiseau au plumage de couleur vive, qui, d'un vol rapide chasse poissons et insectes, et du héron qui d'un pas lent, recherche poissons et grenouilles.
D'autres se déplacent sur l'eau, comme les canards, les poules d'eau ou les sarcelles. Ces oiseaux-là consomment essentiellement des végétaux.
Parmi les poissons qui vivent dans les étangs, on peut citer la carpe, la perche, le brochet… Des crustacés et mollusques peuvent aussi s'y rencontrer comme les écrevisses et les limnées. Les écrevisses turques et américaines, importées au xxe siècle ont remplacé les écrevisses d'origine. Les limnées sont des escargots d'eau douce qui, bien qu'ils vivent sous l'eau, doivent remonter régulièrement à la surface pour respirer.
Les étangs sont indispensables à la vie et à la reproduction de nombreux insectes. Leur larve vit sous l'eau, comme celle de la libellule qui passe 2 à 3 ans au fond de l'étang avant de se transformer en un bel insecte volant. Le gerris, qui ressemble à un grand moustique, vit à la surface de l'eau comme certaines punaises à la recherche d'autres insectes pour se nourrir.
Si des oiseaux apprécient le bord des étangs, c'est parce qu'ils constituent pour eux une source abondante de nourriture. C'est le cas du martin-pêcheur, petit oiseau au plumage de couleur vive, qui, d'un vol rapide chasse poissons et insectes, et du héron qui d'un pas lent, recherche poissons et grenouilles.
D'autres se déplacent sur l'eau, comme les canards, les poules d'eau ou les sarcelles. Ces oiseaux-là consomment essentiellement des végétaux.
3.
Becs d'oiseaux
Becs d'oiseaux
Les oiseaux possèdent tous un bec. Mais comment expliquer l'extraordinaire variété de tailles et de formes de cet organe ?
Les becs des oiseaux sont adaptés à leur nourriture.
Par exemple, ceux qui consomment des insectes, les insectivores, possèdent un long bec fin qui leur permet de capturer les insectes, notamment au sol ou sur les plantes. C'est le cas du rossignol, du rouge-gorge et du merle.
Les oiseaux essentiellement consommateurs de graines, les granivores, ont un bec court, fort et épais, indispensable pour casser les graines. Le moineau, la mésange et le perroquet sont des granivores. De nombreux oiseaux granivores mangent aussi des insectes. Ces derniers sont d'ailleurs indispensables pour nourrir leurs oisillons (pinson, mésange…).
Les becs des oiseaux rapaces ou charognards sont acérés pour permettre de trancher la viande qu'ils dévorent.
Le bec extraordinaire du pélican se caractérise par une sorte de grande poche dans sa partie inférieure. Elle lui sert à la fois de filet de pêche qui peut contenir jusqu'à 13 litres d'eau (il se nourrit de poissons), de ventilateur (quand il fait chaud, il secoue cette poche qui fait circuler l'air) et de moyen de communication (il la gonfle et relève le bec à la verticale).
Les becs des oiseaux sont adaptés à leur nourriture.
Par exemple, ceux qui consomment des insectes, les insectivores, possèdent un long bec fin qui leur permet de capturer les insectes, notamment au sol ou sur les plantes. C'est le cas du rossignol, du rouge-gorge et du merle.
Les oiseaux essentiellement consommateurs de graines, les granivores, ont un bec court, fort et épais, indispensable pour casser les graines. Le moineau, la mésange et le perroquet sont des granivores. De nombreux oiseaux granivores mangent aussi des insectes. Ces derniers sont d'ailleurs indispensables pour nourrir leurs oisillons (pinson, mésange…).
Les becs des oiseaux rapaces ou charognards sont acérés pour permettre de trancher la viande qu'ils dévorent.
Le bec extraordinaire du pélican se caractérise par une sorte de grande poche dans sa partie inférieure. Elle lui sert à la fois de filet de pêche qui peut contenir jusqu'à 13 litres d'eau (il se nourrit de poissons), de ventilateur (quand il fait chaud, il secoue cette poche qui fait circuler l'air) et de moyen de communication (il la gonfle et relève le bec à la verticale).
Le jeu
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Le Héron au long bec emmanché d'un long cou.
Il côtoyait une rivière.
L'onde était transparente ainsi qu'aux plus beaux jours ;
Ma commère la carpe y faisait mille tours
Avec le brochet son compère.
Le Héron en eût fait aisément son profit :
Tous approchaient du bord, l'oiseau n'avait qu'à prendre ;
Mais il crut mieux faire d'attendre
Qu'il eût un peu plus d'appétit.
Il vivait de régime, et mangeait à ses heures.
Après quelques moments l'appétit vint : l'oiseau
S'approchant du bord vit sur l'eau
Des Tanches qui sortaient du fond de ces demeures.
Le mets ne lui plut pas ; il s'attendait à mieux
Et montrait un goût dédaigneux
Comme le rat du bon Horace.
Moi des Tanches ? dit-il, moi Héron que je fasse
Une si pauvre chère ? Et pour qui me prend-on ?
La Tanche rebutée il trouva du goujon.
Du goujon ! c'est bien là le dîner d'un Héron !
J'ouvrirais pour si peu le bec ! aux Dieux ne plaise !
Il l'ouvrit pour bien moins : tout alla de façon
Qu'il ne vit plus aucun poisson.
La faim le prit, il fut tout heureux et tout aise
De rencontrer un limaçon.
Ne soyons pas si difficiles :
Les plus accommodants ce sont les plus habiles :
On hasarde de perdre en voulant trop gagner,
Gardez-vous de rien dédaigner ;
Surtout quand vous avez à peu près votre compte.
Bien des gens y sont pris ; ce n'est pas aux Hérons
Que je parle ; écoutez, humains, un autre conte ;
Vous verrez que chez vous j'ai puisé ces leçons.
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Lire l'histoire avec une aide
Le Héron
Un jour, sur ses longs pieds, allait je ne sais où,
Le Héron au long bec emmanché d'un long cou.
Il côtoyait une rivière.
L'onde était transparente ainsi qu'aux plus beaux jours ;
Ma commère la carpe y faisait mille tours
Avec le brochet son compère.
Le Héron en eût fait aisément son profit :
Tous approchaient du bord, l'oiseau n'avait qu'à prendre ;
Mais il crut mieux faire d'attendre
Qu'il eût un peu plus d'appétit.
Il vivait de régime, et mangeait à ses heures.
Après quelques moments l'appétit vint :
L'oiseau s'approchant du bord vit sur l'eau
Des Tanches qui sortaient du fond de ces demeures.
Le mets ne lui plut pas ; il s'attendait à mieux
Et montrait un goût dédaigneux
Comme le rat du bon Horace.
Moi des Tanches ? dit-il,
moi Héron que je fasse Une si pauvre chère ?
Et pour qui me prend-on ?
La Tanche rebutée il trouva du goujon.
Du goujon ! c'est bien là le dîner d'un Héron !
J'ouvrirais pour si peu le bec ! Aux Dieux ne plaise !
Il l'ouvrit pour bien moins :
Tout alla de façon
Qu'il ne vit plus aucun poisson.
La faim le prit
Il fut tout heureux et tout aise de rencontrer un limaçon.
Ne soyons pas si difficiles :
Les plus accommodants ce sont les plus habiles :
On hasarde de perdre en voulant trop gagner,
Gardez-vous de rien dédaigner ;
Surtout quand vous avez à peu près votre compte.
Bien des gens y sont pris ;
Ce n'est pas aux Hérons que je parle ;
Écoutez, humains, un autre conte ;
Vous verrez que chez vous j'ai puisé ces leçons.
FIN !
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