Tout le monde à bord !
L'histoire
Cinq, quatre, trois, deux, un, décollage ! Bienvenue à bord de la station spatiale de la famille Martinet. Je m'appelle Louise, j'ai 8 ans, et c'est moi la commandante de la station. J'entends déjà : « Quoi ? Comment ? À son âge ? » C'est comme ça ! D'ailleurs, dans la famille, personne d'autre n'a voulu occuper le poste, pour la simple et bonne raison que personne ne veut jouer le jeu. Et surtout pas mon frère Paul ! Lui, il a 13 ans et ne veut rien savoir de mes histoires de base spatiale. Il dit que mon idée est celle d'une gamine qui ne comprend rien… Pourtant, moi, je trouve la comparaison super bien trouvée, car depuis qu'on est en confinement à cause du corona, toute notre famille est obligée de rester enfermée dans l'appartement. Eh oui ! Confinés, comme mon idole, le spationaute Thomas Pesquet qui, lui, a passé six mois dans la station spatiale internationale, en orbite autour de la Terre. Bon, j'espère juste que pour nous, cela ne durera pas six mois, car vivre en permanence les uns sur les autres, ce n'est pas tous les jours facile…
Les cosmonautes se lèvent tôt (n'en déplaise aux autres habitants de la capsule familiale). Alors, dès que la lumière du jour traverse mon store, je me lève : j'enfile mes chaussons et le casque que je me suis fabriqué à partir d'une boîte en carton. Entièrement peint en blanc, avec un autocollant du drapeau de la France collé sur l'avant, il fait plus vrai que vrai. Ainsi équipée, j'allume les moteurs de mon scooter de l'espace et m'élance en direction de la cuisine.
Ce matin, mes parents sont déjà attablés devant leur petit déjeuner. D'ordinaire, ils parlent, ils blaguent, alors que là, ils sont plutôt tendus, les yeux rivés sur l'écran de la télévision du salon, captivés par la chaîne d'informations qui diffuse en continu l'évolution de la propagation du COVID-19. Moi, je déteste regarder les informations. À toujours entendre parler du virus, ça finit par me faire une boule dans le ventre. Ce n'est pas vraiment que j'ai peur : je suis brave, mais pas autant que la princesse Leia dans Star Wars… Elle, c'est LE modèle : elle n'a jamais peur, et pourtant, elle en rencontre de drôles de bestioles effrayantes venues des quatre coins de la galaxie !
— Dis, Maman, est-ce que le virus vient d'une autre planète ?
Mes parents, ne m'ayant pas entendu arriver, sursautent.
— Non, mon lapin, explique ma mère. Il vient de Chine. C'est un animal, le pangolin, qui l'aurait transmis à l'homme.
— Et il y a en a ici, en France, des pangolins ?
— Aucun. Zéro pangolin ! me rassure ma mère. Va réveiller ton frère. Promis, on change de chaîne.
— Oui, c'est l'heure de mes dessins animés ! dis-je en partant accomplir ma délicate mission…
Paul a horreur que je rentre dans sa chambre, alors maintenant, au lieu de me précipiter sur le lit en hurlant, je frappe quatre fois par intermittence : c'est le code sur lequel on s'est mis d'accord.
Mes parents, ne m'ayant pas entendu arriver, sursautent.
— Non, mon lapin, explique ma mère. Il vient de Chine. C'est un animal, le pangolin, qui l'aurait transmis à l'homme.
— Et il y a en a ici, en France, des pangolins ?
— Aucun. Zéro pangolin ! me rassure ma mère. Va réveiller ton frère. Promis, on change de chaîne.
— Oui, c'est l'heure de mes dessins animés ! dis-je en partant accomplir ma délicate mission…
Paul a horreur que je rentre dans sa chambre, alors maintenant, au lieu de me précipiter sur le lit en hurlant, je frappe quatre fois par intermittence : c'est le code sur lequel on s'est mis d'accord.
De retour à table, je pose mon casque par terre et me verse des céréales dans un bol.
— Est-ce que tu t'es lavé les mains ? demande mon père.
Je m'énerve :
— Je passe ma vie à me laver les mains !
— Moi, je passe ma vie à vous répéter les mêmes choses, s'exaspère Papa.
Je soupire, me lève de table et m'exécute. Même la commandante de la station spatiale doit obéir aux règles des gestes barrière…
— Est-ce que tu t'es lavé les mains ? demande mon père.
Je m'énerve :
— Je passe ma vie à me laver les mains !
— Moi, je passe ma vie à vous répéter les mêmes choses, s'exaspère Papa.
Je soupire, me lève de table et m'exécute. Même la commandante de la station spatiale doit obéir aux règles des gestes barrière…
À son tour, mon frère prend place à table. La famille est alors au grand complet. C'est à ce moment de la journée que le planning affiché sur le frigo est rappelé, que les territoires de chacun sont définis, que les négociations commencent, et que mon frère commence à râler. Le confinement, il a bien du mal à s'y faire. Pareil pour les devoirs à la maison. C'est un ado… Tout ce qu'il a en tête, c'est retrouver ses copains pour aller jouer au foot.
— Est-ce que je peux descendre sur le parking de l'immeuble avec mon copain Max ? On voudrait se faire des passes. Promis, on ne s'approchera pas l'un de l'autre. On gardera nos distances…
— Est-ce que je peux descendre sur le parking de l'immeuble avec mon copain Max ? On voudrait se faire des passes. Promis, on ne s'approchera pas l'un de l'autre. On gardera nos distances…
L'ambiance devient électrique. Nuage d'astéroïdes en vue. Ma mère soupire.
— S'il vous plaît, reprend-il. J'en peux plus ! J'ai l'impression d'être en prison. Et puis franchement, vous croyez que le coronavirus est là, derrière la porte, à attendre que je sorte pour me sauter dessus ?
— S'il vous plaît, reprend-il. J'en peux plus ! J'ai l'impression d'être en prison. Et puis franchement, vous croyez que le coronavirus est là, derrière la porte, à attendre que je sorte pour me sauter dessus ?
Bingo, mon père se fâche !
— Paul ! Mais qu'est-ce que tu as dans la tête ? À ton âge, tu pourrais faire l'effort de comprendre la gravité de la situation. Être un peu plus responsable. Montrer l'exemple à ta petite sœur au lieu de ne penser qu'à aller jouer au foot !
— Gilles ! le coupe Maman sur un ton de reproche. Ça suffit ! Laisse-le tranquille, il en a marre, il faut le comprendre.
— Comment peux-tu prendre sa défense ? s'offusque mon père. C'est de l'inconscience !
Refusant que mes parents se querellent, je me lève d'un bond et me place devant eux.
— Stop ! Temps mort ! dis-je en faisant le signe avec les mains, comme dans les matchs de basket.
— Paul ! Mais qu'est-ce que tu as dans la tête ? À ton âge, tu pourrais faire l'effort de comprendre la gravité de la situation. Être un peu plus responsable. Montrer l'exemple à ta petite sœur au lieu de ne penser qu'à aller jouer au foot !
— Gilles ! le coupe Maman sur un ton de reproche. Ça suffit ! Laisse-le tranquille, il en a marre, il faut le comprendre.
— Comment peux-tu prendre sa défense ? s'offusque mon père. C'est de l'inconscience !
Refusant que mes parents se querellent, je me lève d'un bond et me place devant eux.
— Stop ! Temps mort ! dis-je en faisant le signe avec les mains, comme dans les matchs de basket.
Surpris par mon intervention, tous se figent et me regardent. Ma mère pose alors une main sur celle de Paul et lui dit d'une voix douce :
— Tu sais, c'est dur pour tout le monde. Personne n'est content d'être privé de sa liberté, d'être obligé de rester ainsi confiné.
J'interviens :
— Si, si ! Moi je suis super contente d'être confinée comme Thomas Pesquet l'était dans la station orbitale. Je trouve que c'est un bon entraînement pour quand je serai grande et que j'irai dans l'espace.
— Tu sais, c'est dur pour tout le monde. Personne n'est content d'être privé de sa liberté, d'être obligé de rester ainsi confiné.
J'interviens :
— Si, si ! Moi je suis super contente d'être confinée comme Thomas Pesquet l'était dans la station orbitale. Je trouve que c'est un bon entraînement pour quand je serai grande et que j'irai dans l'espace.
La tension retombe d'un seul coup. Mon père me sourit puis se tourne vers Paul :
— Je m'excuse, mon grand, de m'être emporté de la sorte. Je vous aime tellement. Pour rien au monde, je ne voudrais que l'un de vous tombe malade. Alors en attendant que le collège envoie tes leçons de la journée, sors un peu sur la terrasse et essaie de t'amuser avec ton ballon. Ce n'est pas l'idéal, mais c'est mieux que rien, non ?
À contrecœur, Paul se résigne à jouer au « foot-terrasse ».
— Je m'excuse, mon grand, de m'être emporté de la sorte. Je vous aime tellement. Pour rien au monde, je ne voudrais que l'un de vous tombe malade. Alors en attendant que le collège envoie tes leçons de la journée, sors un peu sur la terrasse et essaie de t'amuser avec ton ballon. Ce n'est pas l'idéal, mais c'est mieux que rien, non ?
À contrecœur, Paul se résigne à jouer au « foot-terrasse ».
« Ding ! » fait l'ordinateur de ma mère pour signaler l'arrivée d'un message. Comme chaque matin, le maître envoie à tous les jeunes de notre classe de CE2 des devoirs et des leçons. Sans tarder, Maman me les imprime. Installée sur le canapé du salon, je joue à un jeu sur la tablette familiale. Ma mère vient vers moi et me tend les exercices.
— Tiens mon lapin. Voilà ton travail !
— Pas tout de suite ! Je n'ai pas fini ma partie.
Ma mère s'assied à mes côtés et dit calmement :
— Le planning affiché sur le frigo n'est pas là pour faire joli…
— Oui, mais quand Paul met la main sur la tablette, impossible de la lui reprendre. C'est injuste.
— Ne t'inquiète pas. Je veillerai à ce que lui aussi respecte ses engagements. Promis, mademoiselle la commandante !
Rassurée, je pars faire mes leçons au calme, dans ma chambre, à mon bureau. Aujourd'hui, il y a un peu de grammaire et une carte de géographie à colorier ; pas de problème ! je sais me débrouiller. Mais quand vient l'exercice de mathématiques, là, les choses se compliquent. Je dois demander de l'aide.
— Tiens mon lapin. Voilà ton travail !
— Pas tout de suite ! Je n'ai pas fini ma partie.
Ma mère s'assied à mes côtés et dit calmement :
— Le planning affiché sur le frigo n'est pas là pour faire joli…
— Oui, mais quand Paul met la main sur la tablette, impossible de la lui reprendre. C'est injuste.
— Ne t'inquiète pas. Je veillerai à ce que lui aussi respecte ses engagements. Promis, mademoiselle la commandante !
Rassurée, je pars faire mes leçons au calme, dans ma chambre, à mon bureau. Aujourd'hui, il y a un peu de grammaire et une carte de géographie à colorier ; pas de problème ! je sais me débrouiller. Mais quand vient l'exercice de mathématiques, là, les choses se compliquent. Je dois demander de l'aide.
Installé sur la table de la salle à manger, Papa « télétravaille ». Très occupé, en visioconférence sur son ordinateur, il me fait de grands gestes de la main pour que je m'éloigne. Il lève les yeux et me fait son puissant regard paralysant. Je connais la règle : je sais qu'il ne faut pas le déranger. Penaude, je rebrousse chemin et décide de tenter ma chance auprès de ma mère.
La plupart du temps, Maman est dans sa chambre. C'est son territoire. Elle s'installe sur le lit, l'ordinateur sur les genoux et elle gère au mieux sa petite entreprise de coiffure à domicile qui, pour l'instant, est à l'arrêt.
Arrivée près de la porte, je l'entends discuter. D'un seul coup, je reconnais la voix de ma grand-mère. Lorsqu'elle me voit, Maman s'interrompt :
— Viens voir, mon chat ! Mamie est là, à l'écran ! Et en plus, c'est son anniversaire aujourd'hui.
Arrivée près de la porte, je l'entends discuter. D'un seul coup, je reconnais la voix de ma grand-mère. Lorsqu'elle me voit, Maman s'interrompt :
— Viens voir, mon chat ! Mamie est là, à l'écran ! Et en plus, c'est son anniversaire aujourd'hui.
Dans l'établissement médicalisé où vit Mamie, les visites sont momentanément interdites. C'est pour protéger les personnes âgées du virus ; leur santé est fragile.
— Bon anniversaire, Mamie ! C'est triste, on ne peut pas te rendre visite pour ton anniversaire.
— Oui. J'aurais bien aimé vous avoir près de moi, regrette-t-elle.
— Et tu aurais peut-être pu m'aider. J'ai un gros problème en mathématiques…
— Je suis dispensée de devoir, à mon âge ! dit ma grand-mère en rigolant.
— Va donc demander à ton frère, me suggère Maman, pendant que je discute encore un peu avec Mamie.
— Bon anniversaire, Mamie ! C'est triste, on ne peut pas te rendre visite pour ton anniversaire.
— Oui. J'aurais bien aimé vous avoir près de moi, regrette-t-elle.
— Et tu aurais peut-être pu m'aider. J'ai un gros problème en mathématiques…
— Je suis dispensée de devoir, à mon âge ! dit ma grand-mère en rigolant.
— Va donc demander à ton frère, me suggère Maman, pendant que je discute encore un peu avec Mamie.
De nouveau, je pars en quête d'aide. Sur la terrasse, je trouve Paul, le corps penché par-dessus la balustrade, le regard absorbé par quelque chose en bas de l'immeuble.
— Tu pourrais m'aider avec mon exercice de maths ?
— Pas là, non ! répond-il, agacé. Mon ballon est tombé, et il faut absolument que j'aille le chercher.
— C'est ça ! Je suis sûre que tu as fait exprès. Que c'est une ruse pour sortir de l'appartement !
— Traite-moi de menteur, tant que tu y es ! se vexe Paul.
Le ton monte. Mon père nous rejoint.
— Qu'est-ce qui se passe ? s'énerve-t-il. Avec votre boucan, je n'arrive plus à travailler.
Paul explique la situation.
— Et vous proposez quoi comme solution ? demande Papa.
Je regarde mon frère. Ce dernier me sourit et suggère :
— Papa, si tu me laisses aller récupérer mon ballon, au retour, je me lave bien les mains et j'aide Louise à faire son exercice.
Affaire conclue ! C'est un bon négociateur, mon frère.
— Tu pourrais m'aider avec mon exercice de maths ?
— Pas là, non ! répond-il, agacé. Mon ballon est tombé, et il faut absolument que j'aille le chercher.
— C'est ça ! Je suis sûre que tu as fait exprès. Que c'est une ruse pour sortir de l'appartement !
— Traite-moi de menteur, tant que tu y es ! se vexe Paul.
Le ton monte. Mon père nous rejoint.
— Qu'est-ce qui se passe ? s'énerve-t-il. Avec votre boucan, je n'arrive plus à travailler.
Paul explique la situation.
— Et vous proposez quoi comme solution ? demande Papa.
Je regarde mon frère. Ce dernier me sourit et suggère :
— Papa, si tu me laisses aller récupérer mon ballon, au retour, je me lave bien les mains et j'aide Louise à faire son exercice.
Affaire conclue ! C'est un bon négociateur, mon frère.
Déjà midi. À table, un nouveau conseil de famille s'organise. Les territoires sont redistribués. Papa ira dans la chambre pour travailler. Et cette fois, interdiction formelle de le déranger !
Puis, après le repas, Maman nous annonce qu'elle nous a trouvé une mission pour cet après-midi. Paul et moi, nous nous regardons, intrigués.
Puis, après le repas, Maman nous annonce qu'elle nous a trouvé une mission pour cet après-midi. Paul et moi, nous nous regardons, intrigués.
— Comme vous savez, c'est l'anniversaire de Mamie aujourd'hui. Et pour lui montrer qu'on pense à elle, qu'on ne l'oublie pas, et ce, malgré le confinement, j'ai pensé que vous pourriez lui préparer un gâteau d'anniversaire.
— Pfff ! lâche Paul. Ça sert à quoi ? On ne peut même pas aller le lui porter…
— Détrompe-toi, explique Maman. On va le lui offrir par Skype. J'ai déjà organisé une visioconférence avec l'aide-soignante. À 18 h 30 pile.
— Et on va tous lui chanter « Bon anniversaire » en ligne, m'écrié-je. Comme quand Thomas Pesquet faisait ses vidéos en direct de l'espace !
— Pfff ! lâche Paul. Ça sert à quoi ? On ne peut même pas aller le lui porter…
— Détrompe-toi, explique Maman. On va le lui offrir par Skype. J'ai déjà organisé une visioconférence avec l'aide-soignante. À 18 h 30 pile.
— Et on va tous lui chanter « Bon anniversaire » en ligne, m'écrié-je. Comme quand Thomas Pesquet faisait ses vidéos en direct de l'espace !
Rallié à l'idée, Paul commence aussitôt à imposer les siennes. En tant qu'aîné, il joue au chef, et ça m'énerve.
— Moi aussi, je sais faire !
— Plutôt que de nous chamailler, on va se répartir les tâches, Loulou.
Ça fait longtemps que mon frère ne m'a pas appelée Loulou… Ça me fait tout bizarre : il avait plutôt pris la mauvaise habitude de m'appeler la « débilos de l'espace ».
Je regarde Paul avec un air qui signifie « OK, on peut être plusieurs à piloter un vaisseau ».
— Dac', je prépare les ustensiles, je ferai le glaçage et la décoration.
— Bien reçu, répond mon frère, je regarde la recette sur le Net et je m'occupe de la pâte. On demandera à Maman pour la cuisson.
— Moi aussi, je sais faire !
— Plutôt que de nous chamailler, on va se répartir les tâches, Loulou.
Ça fait longtemps que mon frère ne m'a pas appelée Loulou… Ça me fait tout bizarre : il avait plutôt pris la mauvaise habitude de m'appeler la « débilos de l'espace ».
Je regarde Paul avec un air qui signifie « OK, on peut être plusieurs à piloter un vaisseau ».
— Dac', je prépare les ustensiles, je ferai le glaçage et la décoration.
— Bien reçu, répond mon frère, je regarde la recette sur le Net et je m'occupe de la pâte. On demandera à Maman pour la cuisson.
Qui l'aurait cru ? On fait une belle équipe ! Dans le calme, sans aucun cri et dans un bel esprit de coopération, nous accomplissons avec brio la mission Happy-birthday 78 (c'est les 78 ans de Mamie). Le gâteau est offert en visio à 18 h 30, comme prévu. On chante la chanson puis en dix minutes, le gâteau a quasiment disparu : il ne reste plus qu'une part.
— Louise, c'est toi la plus jeune, tu n'as qu'à choisir à qui donner le dernier morceau, dit Mamie à travers le micro.
J'hésite. J'en ai très envie : il serait facile de me nommer : après tout, une cosmonaute en herbe a besoin de force. Pourtant, je décide de faire autrement :
— Alors… Je choisis de la donner… à Paul ! Pour notre travail d'équipe et pour ne pas m'avoir crié dessus.
Mon frère me fait un bisou éclair pour me remercier.
Maman n'en revient pas et Papa reste bouche bée…
Demain, c'est décidé, avec mon nouveau copilote, nous ferons des « cookies de la Voie lactée ».
— Louise, c'est toi la plus jeune, tu n'as qu'à choisir à qui donner le dernier morceau, dit Mamie à travers le micro.
J'hésite. J'en ai très envie : il serait facile de me nommer : après tout, une cosmonaute en herbe a besoin de force. Pourtant, je décide de faire autrement :
— Alors… Je choisis de la donner… à Paul ! Pour notre travail d'équipe et pour ne pas m'avoir crié dessus.
Mon frère me fait un bisou éclair pour me remercier.
Maman n'en revient pas et Papa reste bouche bée…
Demain, c'est décidé, avec mon nouveau copilote, nous ferons des « cookies de la Voie lactée ».
Quand on respecte les règles de vie en commun, le besoin d'intimité et de calme de chacun, on évite les tensions.
Rester à la maison, ce n'est déjà pas facile, alors inutile de se compliquer la vie en se chamaillant !
On peut aussi choisir de voir le confinement comme un moyen de passer du temps avec ceux qu'on aime, de profiter des joies de jouer ensemble, de prendre du temps pour soi, de lire ou dessiner seul ou à plusieurs, et d'apprendre à composer avec le caractère de chacun !
Rester à la maison, ce n'est déjà pas facile, alors inutile de se compliquer la vie en se chamaillant !
On peut aussi choisir de voir le confinement comme un moyen de passer du temps avec ceux qu'on aime, de profiter des joies de jouer ensemble, de prendre du temps pour soi, de lire ou dessiner seul ou à plusieurs, et d'apprendre à composer avec le caractère de chacun !
Johanne Gagné, Tout le monde à bord !, ill. Thomas Tessier